Pour une hospitalisation plus humaine en psychiatrie

Le plus grave problème de la psychiatrie en 2018 est, à mon avis, le manque de communication. Depuis 1993, les infirmiers sont peu formés à l'écoute active, à la notion d'empathie. La psychothérapie institutionnelle, l'anti-psychiatrie, la psychanalyse ne font pas partie de leur culture, les infirmiers diplômés d'Etat pouvant indifféremment travailler en psychiatrie ou dans d'autres spécialités médicales.


Le système punition/récompense conçu par Philippe Pinel au XVIIIe siècle est encore souvent utilisé, la pharmaco-thérapie et la chambre d'isolement les seuls outils des psychiatres, pas toujours centrés sur l'écoute. Des infirmiers mal rémunérés, sans perspective d'évolution de carrière, peuvent être aigris et pratiquer des vexations.

Or, tout patient est accessible au dialogue. Avec plus de vingt patients à gérer pour parfois seulement deux soignants présents, le temps nécessaire à une simple discussion, formelle ou informelle, sur un ton détendu, semble impossible. Pourtant, quelques mots peuvent détendre l'ambiance d'un service entier, faire disparaître les angoisses, ou l'agressivité d'une personne en crise psychotique. Le dialogue soignant/patient est un savoir quasiment perdu, que les soignants, mais aussi les patients, doivent se réapproprier…

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