Tentative de définition de la maladie psychique

A l'attention des néophytes, il me semble important de préciser ce qu'est exactement, selon moi, un "malade psychique", autrefois appelé "fou" ou "insensé". Voir l'étude du CCOMS datant de 2001.
De nos jours, les malades psychiques ne se distinguent pas du reste de la population, si ce n'est éventuellement par une certaine lenteur verbale et motrice, ou encore par des tremblements des extrémités, liés au traitement suivi. Leur insertion professionnelle et sociale est pourtant très difficile, du fait de crises qui peuvent rendre difficile le suivi d'un cursus de formation, la conservation d'un emploi, provoquer la stigmatisation et le rejet par les collègues, les amis, voire par la famille. 
     En effet, certains malades psychiques, en particulier les personnes souffrant de trouble bipolaire ou de schizophrénie, même suivant un traitement médicamenteux, peuvent, selon des fréquences très variables (allant de quelques mois à plusieurs dizaines d'années) présenter des crises : dépression (abattement profond, absence de volonté), manie (comportements à risques, par exemple: en matière de consommation d'alcool, de stupéfiants, de sexualité, démarches de séduction effrénées, dépenses excessives, imprudence au volant, provocations irréfléchies, …), ou bien encore des délires, dont la personne peut avoir entièrement ou partiellement conscience, mais qui peuvent aussi l'envahir totalement (par exemple: délires de grandeur, de persécution…).
Il y avait en 2001 42000 lits dans les établissements publics de psychiatrie, destinés à accueillir ces malades en crise, avec une durée médiane de séjour de quatre mois. En 1969, il y en avait 118000.
Nous représentons, selon les estimations, entre 4% et 10% de la population française, à connaître occasionnellement ce type de troubles. Ceux d'entre nous qui en ont la capacité nerveuse, relationnelle et des diplômes suffisants ont un travail (depuis huit ans que je rencontre des personnes en situation de handicap psychique, je n'en ai connu que très rarement qui ne souhaitaient pas exercer une activité professionnelle).

Or l'existence, à partir des années 1950, de molécules nous permettant de mener une vie normale n'a toujours pas été assimilée par la population française, pour qui un "fou" reste un "fou". Notre souffrance, nos démarches de réintégration, facilitée par les textes de loi (comme la loi du 11 février 2005) restent incompréhensibles à ceux qui n'ont pas l'occasion de vraiment nous connaître. Nous méritons pourtant la compréhension et le respect que l'on accorde aux malvoyants, ou encore aux handicapés moteurs, et non le stigmate de criminels potentiels.

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