Stigmatisation, santé psychique et Covid 19

Les personnes souffrant de maladies psychiques peuvent être stigmatisées du premier regard, à cause de leurs vêtements, ou de leur apparence physique, par exemple.

A partir de quelques détails, un nouvel interlocuteur peut imaginer que ces personnes sont violentes, ou malhonnêtes, en fonction de ses propres préjugés. Ce n'est pas parce qu'on porte des lunettes qu'on est bête, ce n'est pas non plus parce qu'on est gros et grand qu'on est violent ! Ces détails peuvent constituer une stigmatisation, c'est à dire une marque reconnaissable, comme tatouée au fer rouge.Les esclaves l'étaient parfois dans l'Antiquité (voir l'ouvrage La stigmatisation en santé mentale, ed.Masson).

Ce type de différenciation ne repose que sur des détails observables, et ne justifient pas du tout qu'on en tienne compte pour déterminer s'ils sont compétents, ou fréquentables, sympathiques, gentils ou méchants !

Les "médicaments pour les fous", c'est à dire les anti-psychotiques et régulateurs d'humeur, ont plutôt tendance à adoucir le caractère, d'après mon expérience associative et hospitalière ! Je n'ai jamais observé la moindre bagarre entre patients, depuis trente ans que je fréquente ce milieu.

Nous pourrions être considérés comme "pas tout à fait humains", l'épidémie de Covid de 2020-21 ayant pu provoquer de l'agressivité, voir un rejet social vis à vis des malades mentaux. En effet, la souffrance collective, qui a duré de nombreux mois, provoqué des décès, de la culpabilité individuelle et collective, certaines personnes étant mortes, d'autres non, pour des raisons liées au hasard. Cette épidémie peut dégénérer en rejet d'un ou plusieurs groupes sociaux, dont celui des malades psychiques.

Profitons plutôt de la fin de l'épidémie pour sortir de notre coquille ! Les Groupes d'Entraide Mutuelle peuvent être une étape, pour ensuite fréquenter des gens "dits normaux". Entraide ne signifie pas communautarisme excessif.

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