Résilience et hospitalisation

     Le concept de résilience est dû à Boris Cyrulnik, dont le premier ouvrage est Un merveilleux malheur, 2002, et s'applique d'abord aux enfants traumatisés. Ceux de ces enfants qui développent une résilience, dès la survenue du traumatisme, conçoivent une volonté concrète de s'en sortir, en s'imaginant un brillant avenir. Certains parviennent à une position sociale remarquable, en réalisant leur rêve d'enfant.

Les caractéristiques des enfants résilients sont :

- la sublimation : leur force de vivre est tournée vers des activités socialement valorisées

- l'altruisme, qui permet d'échapper au conflit intérieur, et de se faire aimer grâce au bonheur que l'on donne.

- le contrôle des affects : pas de colère, ni de désespoir.

- l'humour dans la présentation de l'événement traumatique.

Les enfants résilients peuvent avoir reçu le soutien d'un adulte, qui dépasse le cadre de ses attributions professionnelles pour offrir un soutien fort, se donner en  exemple.

    Et l'adulte, qui brutalement perd son insertion sociale, se retrouve enfermé et subit un lourd traitement médicamenteux ? Peut-il développer un comportement résilient ?

Probablement. Lors d'une hospitalisation traumatisante, il faut bien se rappeler que l'on s'en sortira, mais que les choses peuvent être différentes. Il est possible de les anticiper, d'envisager une position sociale retrouvée ou à venir, avec une dimension altruiste, de contrôler ses accès de désespoir ou de colère, et de faire preuve d'humour... 

Ce concept de résilience, appliqué à la psychiatrie pour adultes, m'amène également aux réflexions suivantes : Chaque crise peut être vécue comme un passage, vers un avenir que l'on peut imaginer et façonner mentalement. D'abord, il faut ne jamais oublier que la crise, même très douloureuse, est temporaire. S'investir dans le milieu social constitué par le service d'hospitalisation, être attentif aux marques d'estime et d'attention. Ne pas oublier les étapes du soin, à envisager avec le psychiatre, et celles de la sortie, à préparer bien en amont.

La résilience se "tricote" entre le dedans, la vie intérieure du patient, et l'environnement qui l'entoure. 




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