Articles

Résilience et hospitalisation

       Le concept de résilience est dû à Boris Cyrulnik, dont le premier ouvrage est Un merveilleux malheu r, 2002, et s'applique d'abord aux enfants traumatisés. Ceux de ces enfants qui développent une résilience, dès la survenue du traumatisme, conçoivent une volonté concrète de s'en sortir, en s'imaginant un brillant avenir. Certains parviennent à une position sociale remarquable, en réalisant leur rêve d'enfant. Les caractéristiques des enfants résilients sont : - la sublimation : leur force de vivre est tournée vers des activités socialement valorisées - l'altruisme, qui permet d'échapper au conflit intérieur, et de se faire aimer grâce au bonheur que l'on donne. - le contrôle des affects : pas de colère, ni de désespoir. - l'humour dans la présentation de l'événement traumatique. Les enfants résilients peuvent avoir reçu le soutien d'un adulte, qui dépasse le cadre de ses attributions professionnelles pour offrir un soutien fort, se don

Programme BREF : un peu court...

     Le programme BREF, destiné aux aidants familiaux, est porté par la fondation Fondamental . Il se déroule en trois séances: D'abord, il s'agit d'écouter des membres de la famille d'un patient au sujet d'eux-mêmes. Puis, lors d'une autre séance, au sujet de leur proche malade. La troisième séance est recentrée sur les proches. Ces trois séances sont suivies d'un entretien téléphonique. Certes, ce programme peut aider les familles dans leur vécu, favoriser l'accompagnement du malade. Mais comment prend-on en compte le vécu du patient, tenu à l'écart du programme ? Alors que par ailleurs, la participation du patient à son propre soin est favorisée (en particulier avec les outils du programme de rétablissement ), il est écarté du programme BREF. Faut-il aider le malade à se prendre en charge, ou encourager la tendance éventuelle à la passivité ? Comment ne pas intégrer la "personne concernée" (vocabulaire actuel de la psychiatrie) à l'é

Modèle de Rétablissement

  Le modèle de rétablissement est un ensemble d'outils permettant de se fixer des étapes, de se situer lorsqu'on est en état de reprendre sa vie en mains. Le moratoire, la conscience, la préparation, la reconstruction, la croissance : Suite à un choc, à une hospitalisation, il est possible de reconstruire sa vie par étapes, de la prise de conscience jusqu'à un état de bien être et d'autonomie. Les étapes sont détaillées ici : https://schizinfo.com/se-retablir/5-etapes-vers-retablissement / Le rétablissement amène à renforcer certaines aptitudes personnelles : espoir, identité, sens, responsabilité.   Les composantes du modèle de rétablissement psychologique d'Andresen et al. (2003) sont les suivantes : 1. L’espoir est une attente par rapport à des relations ou buts futurs que la personne malade considère comme étant possibles. 2. L’identité correspond aux caractéristiques qui font que la personne malade se sent unique et sait qui elle est. 3.

(Re-)devenir acteur de sa vie

Après une crise, on peut multiplier les thérapies et, pourtant, ne pas parvenir à reprendre l'initiative sur sa vie et son avenir. Il y a pourtant des solutions : l' empowerment , le rétablissement , votre capacité de résilience doivent être associés à des aides extérieures :  psychothérapie, médicaments, entraide aux sein d'un groupe d'entraide mutuelle, coaching, aide d'un pair-aidant...  Cependant, tous ces moyens pour aller mieux doivent d'abord s'accompagner de trois facteurs : S'affirmer, renforcer son pouvoir décisionnaire, faire preuve d'esprit critique :  Osez dire les choses à votre entourage  Engagez des démarches par vous-même  Prenez plus de décisions dans votre quotidien  Exercez votre esprit critique par l'échange verbal, par exemple en réagissant sur l'actualité qui vous touche.      En développant ces capacités, vous parviendrez à rebondir et à vous épanouir...

Pair-aidance et activités en service hospitalier

Un Diplôme Universitaire de pair-aidance a été mis en place, notamment à Grenoble, Tours, Angers et Lyon . Il s'adresse aux ex-patients stabilisés, qui souhaitent placer leurs compétences au service d'autres patients. Les pair-aidants peuvent ensuite être intégrés aux équipes soignantes, pour exprimer le point de vue des usagers, et leur venir directement en aide. Ils sont formés pour utiliser des outils de soin  appropriés, comme l'écoute active, les visites à domicile, le rétablissement, l'animation d'ateliers. Leur "compétence expérientielle" peut être appréciée, pour mieux comprendre les patients en difficulté, ou même en crise. Mais le premier problème des personnes hospitalisés, c'est l'ennui, qui prédispose au repli sur soi, voire aux conflits entre patients. Le manque de moyens en personnel ne permet plus, depuis des dizaines d'années, aux soignants d'accompagner la journée des patients, mais les réduit aux soins. Dans ce contexte,

Douce folie et entraide

 Les "fous" ont toujours fait peur, c'est une image atavique, généralement associée à la délinquance. Les faits-divers aggravent cette perception erronée. En réalité, les malades mentaux d'aujourd'hui disposent de médicaments, élaborés et testés par des entreprises pharmaceutiques internationales, et, pour la plupart d'entre eux, les prennent tous les jours. Il faut juste ne pas avoir peur de la pleine lune 😁🤣 : un peu de joie, d'excitation, ou d'idées un peu folles, de temps en temps ! Entre nous, nous partageons nos connaissances, au sujet de la maladie et des médicaments, et nous nous soutenons mutuellement ! Cela est beaucoup plus facile, depuis 2007 et la mise en place des Groupes d'Entraide Mutuelle (GEM), les Agence Régionales de Santé permettant de financer un local commun, des animateurs et des activités proposées gratuitement, pour éviter l'isolement.
 L'hôpital zoo Les soignants qui parcourent les allées des hôpitaux nous voient sous un certain jour. Ils parcourent les chambres et les couloirs vêtus d'un uniforme, ou connus de tous, avec un statut bien défini et intériorisé : psychiatre, infirmier, aide-soignant. Les patients sont dans leur chambre, ou dans les couloirs, dans des positions statiques, qui peuvent sembler ridicules. Nous sommes très sédentaires, et n'avons pas toujours le droit de sortir du service. Ils peuvent confondre l'apparence que nous donnons à ce moment-là, avec ce que nous sommes vraiment, en tant que personne. En effet, un soignant a des difficultés à imaginer un patient, ailleurs que dans un lieu de soin. Le langage de l'hôpital n'est pas forcément celui parlé en famille, ou  avec les amis. Lorsqu'on évoque les questions de normalité sociale, on se heurte à un mur d'incompréhension. De plus, ils ont des représentations sociales surprenantes. Je pense qu'